Domestiquée il y a 7 000 ans autour du lac Titicaca en Amérique du Sud, la pomme de terre s’est répandue à travers le monde au cours des 500 dernières années. Il s’agit actuellement de la culture des racines et de tubercules la plus importante au monde et de la troisième culture vivrière la plus importante après le riz et le blé. Environ 375 millions de tonnes de pommes de terre sont produites chaque année et plus d’un milliard de personnes dans le monde en consomment. Au cours des dernières décennies, l’importance relative de la pomme de terre s’est lentement déplacée des pays développés vers les pays en développement.
Mandatée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre 2023, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) organise cette année la première Journée Internationale de la Pomme de Terre sous le thème « Récolter la diversité, nourrir l’espoir ». La Journée Internationale de la Pomme de Terre, célébrée le 30 mai, vise à mettre en lumière sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale ainsi qu’aux moyens de subsistance et à l’emploi des populations en zone rurale et urbaine.
Une source d’énergie essentielle
La pomme de terre est cultivée pour ses tubercules riches en amidon, une source d’énergie essentielle. Elle se caractérise également par une haute qualité nutritionnelle, apportant à l’alimentation humaine des niveaux élevés d’antioxydants, de vitamines C et B6 ainsi que de minéraux comme le potassium, le magnésium, le phosphore, le fer et le zinc. La pomme de terre résiste aussi aux conditions climatiques variables et peut être cultivée sur des terres marginales. De plus, sa saison de croissance de 3 à 4 mois est courte, et comparée à de nombreuses autres cultures de base, la pomme de terre a une productivité plus élevée en termes de calories par unité de surface, d’eau et de temps. Ces qualités font de la pomme de terre un élément de la solution pour améliorer la sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique mondiale.
La pomme de terre à Madagascar
À Madagascar, la pomme de terre est principalement cultivée dans les hauts plateaux du centre par de petits exploitants agricoles. Cette culture joue un rôle important dans l’alimentation malgache en complément du riz pendant la période de soudure. Les familles malgaches apprécient la pomme de terre en soupe, en purée ou mélangée avec d’autres légumes. Ces dernières années, la production de pommes de terre a augmenté en raison, entre autres, de la croissance démographique, de l’évolution des habitudes alimentaires et de l’augmentation du nombre de producteurs qui la cultivent. Actuellement, la production nationale à Madagascar est estimée à 250 000 tonnes par an produite par environ 200 000 agriculteurs.
Une filière à forte potentiel
L’intégration de la pomme de terre dans le système agricole peut diversifier la production alimentaire, réduire la dépendance à l’égard d’une seule culture de base et ainsi protéger les communautés contre les pénuries alimentaires causées par des chocs climatiques ou économiques. Cependant, diverses contraintes conduisent à une productivité de la pomme de terre à Madagascar de seulement 6 t/ha, bien en dessous des rendements réalisables de 20-30 t/ha. Les recommandations pour relever ces défis consistent, entre autres, à promouvoir des variétés améliorées, à soutenir le développement du système semencier pour améliorer l’accès à des semences de qualité, à élaborer et à mettre en œuvre des directives d’inspection et de certification des semences de la pomme de terre, à renforcer les capacités des producteurs en matière de bonnes pratiques agricoles et post-récolte et à soutenir le développement du système de marché.