À Madagascar, les transports routiers jouent un rôle essentiel dans les échanges, assurant environ 90% du trafic des voyageurs et des marchandises. Le réseau routier de Madagascar totalise environ 32 000 km de routes dont 21 000 km de routes régional et locales. Aujourd’hui Selon les statistiques, plus de deux tiers des routes régionales et locales se trouvent dans un état déplorable, laissant près de 17 millions d’habitants à plus de 2 km d’une route praticable en tout temps.
Cette réalité impacte directement la vie des populations rurales, les isolant et entravant leur accès aux marchés et aux opportunités économiques conduisant à l’insécurité alimentaire, la baisse de la capacité de commercialisation et de productivité agricole, ainsi que le ralentissement des échanges économiques et de la croissance durable sont autant de conséquences du mauvais état des routes rurales.
Il est donc essentiel d’investir dans l’infrastructure rurale pour remédier aux dysfonctionnements du marché agricole et réduire la pauvreté rurale. Les routes rurales ne sont pas simplement des voies de communication, mais des leviers essentiels du développement durable. Elles permettent l’accès aux services de base, favorisent la croissance économique, et créent des opportunités d’emploi pour les jeunes ainsi que des bénéfices pour divers secteurs tels que le BTP, l’agriculture et les services.
Pour sa part le Ministère de l’Agriculture considère les infrastructures routières comme une composante essentielle dans ses activités de développement. En effet de nombreux projets et programme effectue des réhabilitations de pistes rurales tels que le projet CASEF, le projet FSRP, le programme DEFIS et le programme FORMAPROD.
Ainsi Dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère de l’Agriculture et de l’élevage, Ministère des Travaux Publics et l’UNOPS avec l’appui de la Banque Mondiale, un atelier sur le « Développement du Milieu rural à Madagascar : Quelles approches pour les routes rurales ? » a été organisé le 1 et 2 juillet 2024 au Novotel Ivandry.
L’objectifs de l’atelier était de Renforcer la gouvernance du réseau routier rural et ses structures décisionnelles ; d’Améliorer les mécanismes de financement ; de Favoriser une meilleure coordination entre les acteurs clés du secteur et de Proposer des approches pour répondre aux défis techniques et améliorer la mise en œuvre.
Lors de cet atelier, les participants, organisés en groupes de travail, ont abordé huit thématiques liées aux défis du secteur à savoir :
- Planification
des infrastructures routières rurales, - Conception
technique des routes rurales, - Techniques
de maintenance et d’entretien et rôle du Secteur Privé dans la pérennisation
des routes rurales, - Mise
en œuvre : approches communautaires et travaux en haute intensité de main
d’œuvre (HIMO) pour la construction et l’entretien des routes rurales, - Exécution, suivi des performances et mesure
des progrès accomplis, - Gouvernance
des routes rurales et coordination des différentes instances publiques, - Mécanismes
de financement du réseau routier rural, - Renforcement
des compétences des acteurs publics et entreprises pour la pérennisation des
routes rurales.
L’atelier a permis d’identifier des nouvelles approches pour pérenniser le réseau routier rural à Madagascar et augmenter l’impact des financements, il a débouché sur des recommandations pratiques pour nourrir la stratégie nationale de développement et de gestion des routes rurales afin de renforcer l’inclusivité et la résilience aux changements climatiques.