Une collaboration entre le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MINAE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le projet MIONJO financé par la Banque Mondiale, a permis d’évaluer la situation acridienne qui prévaut actuellement à Madagascar et ainsi déterminer les moyens les plus appropriés qu’il conviendra de mobiliser en vue de la prochaine campagne de lutte antiacridienne.
Cette initiative conjointe a été lancée comme préalable à toute future réponse qui permettra, à terme, de revenir à une situation de rémission acridienne (situation calme) et contribuera ainsi à préserver la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations vulnérables dans plusieurs régions de Madagascar.
Du 25 avril au 1er mai 2024, sous la supervision d’un expert international de la FAO, du Directeur Technique et d’un prospecteur du Centre National de Lutte antiacridienne (IFVM), des survols aériens ont été effectués dans les régions de Menabe, Atsimo-Andrefana, Anosy et Ihorombe. Ces prospections ont permis d’évaluer l’ampleur des infestations et de caractériser les populations acridiennes observées.
Cette évaluation a permis de déterminer que la majeure partie des infestations acridiennes observées sont localisées dans le district de Manja et sur les plaines de Befandriana-Sud, sur une superficie de plus de 200 000 hectares. Tant des larves que des adultes ont été observés dans ces régions, indiquant que le criquet migrateur malgache poursuit inexorablement son développement. À cette saison de l’année, compte tenu des vents dominants, les populations acridiennes ont tendance à se déplacer du sud vers le nord, il sera donc possible de les observer prochainement au nord des régions précitées.
Durant la séance de présentation de l’évaluation de la situation acridienne à Madagascar qui s’est tenu le 03 mai 2024, le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a souligné l’importance de cette évaluation, affirmant : « Grâce à cette évaluation, nous serons en mesure d’agir immédiatement et de mobiliser nos partenaires afin de soutenir Madagascar dans sa lutte urgente contre l’invasion acridienne. La proactivité est essentielle dans cette situation urgente. Sur la base de l’évaluation, la feuille de route de la lutte antiacridienne sera élaborée dans les meilleurs délais. »
Le Représentant de la FAO à Madagascar a ajouté : « Un suivi constant et régulier nous permettra de contrôler l’évolution de la situation et d’adapter les stratégies en conséquence, assurant ainsi une réactivité rapide et adaptée, face aux défis posés par les criquets et contribuant à prévenir les crises majeures. »
Les résultats de cette évaluation constitueront la base permettant d’élaborer une réponse adéquate. En effet, ce sont les données provenant du terrain et des observations réalisées lors de ces dernières prospections qui contribueront à dimensionner le programme de réponse qui sera ensuite développé et dont le but sera de limiter l’impact du fléau acridien sur la sécurité alimentaire. À l’issue de cette réponse qui vise au retour à une situation de rémission, il sera primordial d’instaurer une lutte préventive durable et efficace, indispensable pour ne plus devoir faire face à des crises acridiennes évitables.