Madagascar s’engage résolument dans une démarche d’amélioration continue de sa gouvernance sanitaire animale, avec le lancement d’une nouvelle analyse des écarts PVS (Performance des Services Vétérinaires), menée en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). Cette évaluation stratégique, qui s’est tenue du 16 au 25 juin 2025 à Antananarivo, vise à renforcer les capacités nationales en matière de santé animale, de sécurité sanitaire des produits d’origine animale, et de santé publique vétérinaire.

Développé par l’OMSA, l’outil PVS est une référence reconnue à l’échelle mondiale. Il permet de mesurer de manière méthodique la performance des services vétérinaires d’un pays par rapport aux normes et standards internationaux. L’évaluation porte sur les capacités techniques, humaines, organisationnelles et financières, en identifiant les lacunes à combler pour garantir une protection sanitaire optimale des animaux et des populations.
L’objectif global de cette analyse est de déterminer le niveau actuel de performance des Services Vétérinaires malgaches et de définir les priorités de développement en vue de l’élaboration d’un plan d’action national.
La dernière analyse PVS ayant eu lieu en 2013, cette mise à jour est devenue indispensable, au vu de l’évolution du contexte national, des nouveaux défis sanitaires, des progrès réalisés et des priorités émergentes.
Concrètement, cette analyse a examiné les capacités des services vétérinaires dans leurs domaines d’intervention clés : santé animale, sécurité sanitaire des aliments, inspection aux frontières, services de laboratoire, surveillance épidémiologique, logistique, et gestion des ressources humaines.
Elle a également permis d’évaluer le niveau d’alignement de Madagascar avec les standards de l’OMSA, et de proposer des actions prioritaires pour atteindre les résultats attendus.
Cette mission s’est appuyée sur une approche participative, impliquant les acteurs publics, privés et communautaires du secteur. L’atelier a permis de s’appuyer sur les constats de 2024 pour identifier les priorités nationales et les ressources (humaines, techniques et financières) nécessaires à la mise en œuvre d’une politique vétérinaire ambitieuse.

Lors de la restitution, Chassa Makonta, responsable du programme de résistance aux antimicrobiens à l’OMSA (bureau régional du Botswana), a salué le potentiel du pays, notamment le réseau national de vétérinaires de terrain, qui assure une couverture du territoire, relaie les informations et fournit des services essentiels aux éleveurs.
Toutefois, il a insisté sur la nécessité de renforcer la capacité d’action de ce réseau, en lui allouant des moyens accrus pour organiser la prévention des maladies et répondre efficacement à l’introduction de nouvelles maladies.
Dans ce contexte, le maintien du statut de Madagascar indemne de fièvre aphteuse et de peste des petits ruminants reste un enjeu crucial. Ce statut, qui a permis l’ouverture de marchés à l’exportation, doit être préservé et reconnu à l’échelle internationale.
L’OMSA soutient activement :
le développement des compétences de la main-d’œuvre vétérinaire,
le renforcement des laboratoires (personnel et équipements),
les partenariats public-privé,
et la coordination intersectorielle, notamment dans la lutte contre les maladies zoonotiques.
Un accent particulier est mis sur la surveillance épidémiologique, indispensable pour le reporting sur le site de l’OMSA, y compris pour la résistance aux antimicrobiens, notamment à travers le projet MEPTF.

En somme, cette analyse PVS 2025 représente une opportunité stratégique pour moderniser et transformer le secteur vétérinaire malgache, améliorer la sécurité alimentaire, accompagner les filières d’élevage, et renforcer la position de Madagascar sur la scène régionale et internationale.